Carnets de bord du Global Challenge
jeudi 5 février 2004
Bonjour,
Le passage du front, hier, a été assez musclé avec un bon force 7 bien établi. L'océan Indien voulait sûrement me faire un dernier salut !
Adrien s'en est bien sorti, solent et grand voile à 2 ris, comme d'habitude. Par contre depuis le lever du jour c'est la pétole avec des vents très variables en force et en direction. J'espère que tout ça va s'organiser bien vite, car en plus, le vent d'hier a laissé en souvenir une énorme houle de SW qui n'arrange ni notre progression, ni l'état de ma grand voile.
Cela ne nous empêche pas de continuer à grignoter du temps sur Philippe Monnet. Je rappelle qu'il est parti de Brest début janvier en espérant ainsi pouvoir descendre très sud et avoir des vents portants en rasant l'Antarctique. Il en a été empêché par les glaces. Ce qui fait qu'il s'est retrouvé au Cap de Bonne Espérance début mai ce qui est loin d'être la bonne période. Il y est arrivé en même temps qu'une forte dépression qui l'a beaucoup ralenti et même obligé à s'abriter devant port Elisabeth pendant 25 heures. Alors cette nuit en passant devant ce port je vais encore gagner tout en dormant 25 heures !
Enfin...en dormant d'un oeil seulement car entre les plates-formes pétrolières, les cargos, les pêcheurs et les baleines... il va me falloir être très vigilant !
A demain.
JL VDH
Journée du doudou tout jaune de Celerant Consulting.
Le passage du front, hier, a été assez musclé avec un bon force 7 bien établi. L'océan Indien voulait sûrement me faire un dernier salut !
Adrien s'en est bien sorti, solent et grand voile à 2 ris, comme d'habitude. Par contre depuis le lever du jour c'est la pétole avec des vents très variables en force et en direction. J'espère que tout ça va s'organiser bien vite, car en plus, le vent d'hier a laissé en souvenir une énorme houle de SW qui n'arrange ni notre progression, ni l'état de ma grand voile.
Cela ne nous empêche pas de continuer à grignoter du temps sur Philippe Monnet. Je rappelle qu'il est parti de Brest début janvier en espérant ainsi pouvoir descendre très sud et avoir des vents portants en rasant l'Antarctique. Il en a été empêché par les glaces. Ce qui fait qu'il s'est retrouvé au Cap de Bonne Espérance début mai ce qui est loin d'être la bonne période. Il y est arrivé en même temps qu'une forte dépression qui l'a beaucoup ralenti et même obligé à s'abriter devant port Elisabeth pendant 25 heures. Alors cette nuit en passant devant ce port je vais encore gagner tout en dormant 25 heures !
Enfin...en dormant d'un oeil seulement car entre les plates-formes pétrolières, les cargos, les pêcheurs et les baleines... il va me falloir être très vigilant !
A demain.
JL VDH
Journée du doudou tout jaune de Celerant Consulting.
mercredi 4 février 2004
Bonjour,
Je suis au sud de l'Afrique du Sud ! En effet, j'ai franchi le méridien de la partie est de ce vaste pays. J'avance toujours aussi bien, même si maintenant, j'ai le vent dans le nez pour quelques douze heures. Derrière le faible front que je vais traverser, le vent repassera définitivement au portant.
Ce matin, soleil éclatant, ciel bleu sans un nuage, bon petit vent de NNW pour avancer bon plein vers Bonne Espérance à 12 noeuds, mer bleu foncée comme on en a dans les zones d'alizés... bref des conditions de navigation idylliques. Philippe Monnet disait qu'il avait connu 10 jours de bonheur et 141 de galère. Moi je dirais plutôt l'inverse !
C'est vrai que l'océan Indien a été beaucoup plus clément que tout ce que j'avais connu avant. Mais les "quarantièmes rugissants" du Pacifique jusqu’au sud de l'Australie ont été fidèles à leur réputation. Le plus gros coup de chance fut le passage du Cap Horn en 24 heures avec 40 noeuds de vent au portant. Là, c'est vrai que c'était plus qu'exceptionnel.
Comme quoi, la chance et la persévérance peuvent faire bon ménage !
A demain.
JL VDH
Journée du doudou de la société Forme et Signe embarqué à bord d’Adrien par Idée d’image.
Je suis au sud de l'Afrique du Sud ! En effet, j'ai franchi le méridien de la partie est de ce vaste pays. J'avance toujours aussi bien, même si maintenant, j'ai le vent dans le nez pour quelques douze heures. Derrière le faible front que je vais traverser, le vent repassera définitivement au portant.
Ce matin, soleil éclatant, ciel bleu sans un nuage, bon petit vent de NNW pour avancer bon plein vers Bonne Espérance à 12 noeuds, mer bleu foncée comme on en a dans les zones d'alizés... bref des conditions de navigation idylliques. Philippe Monnet disait qu'il avait connu 10 jours de bonheur et 141 de galère. Moi je dirais plutôt l'inverse !
C'est vrai que l'océan Indien a été beaucoup plus clément que tout ce que j'avais connu avant. Mais les "quarantièmes rugissants" du Pacifique jusqu’au sud de l'Australie ont été fidèles à leur réputation. Le plus gros coup de chance fut le passage du Cap Horn en 24 heures avec 40 noeuds de vent au portant. Là, c'est vrai que c'était plus qu'exceptionnel.
Comme quoi, la chance et la persévérance peuvent faire bon ménage !
A demain.
JL VDH
Journée du doudou de la société Forme et Signe embarqué à bord d’Adrien par Idée d’image.
mardi 3 février 2004
Bonjour,
Hier soir le vent ayant molli et basculé au SE, j'ai fait prendre l'air à mon grand spi léger Pechiney Marine. Voilà bien longtemps que je ne l’avais pas utilisé de nuit. Surtout que sous spi, pour le surveiller dans l'obscurité, je reste dormir dehors, juste en dessous, avec la trinquette comme matelas. Inutile de préciser que dans les quarantièmes ou pire dans les cinquantièmes il n'est pas question de dormir là.
L'avantage de cette position c'est qu'au moindre faseyement des 450 mètres carrés, je suis immédiatement réveillé et opérationnel. Je tiens d'autant plus à mes deux spis que pour la remontée de l'Atlantique sud ils vont m'être très utiles. Beaucoup plus qu’ils ne l’ont été dans l'extrême sud où je n'ai fait que très peu de portant... surtout par brise légère « spiable ».
J'ai maintenant pile 21 jours d'avance (3 semaines) sur Philippe Monnet qui au bout de 109 jours était par 31°05’S / 37°40’E à 1003 milles de Bonne Espérance. De plus, comme il était encore très nord, ma distance au Cap est plus courte. Inutile de vous dire que tout ça, c'est bon pour le moral qui est au beau fixe, comme la météo !
A demain.
JL VDH
PS. Je profite de ce carnet de bord pour saluer avec beaucoup d’enthousiasme la magnifique performance de Francis Joyon !
Journée du doudou d'Anne GLADEL, une fort jolie poupée miniature "Nanou" heureusement dotée d’un grand chapeau de paille car il fait soleil aujourd'hui !
Hier soir le vent ayant molli et basculé au SE, j'ai fait prendre l'air à mon grand spi léger Pechiney Marine. Voilà bien longtemps que je ne l’avais pas utilisé de nuit. Surtout que sous spi, pour le surveiller dans l'obscurité, je reste dormir dehors, juste en dessous, avec la trinquette comme matelas. Inutile de préciser que dans les quarantièmes ou pire dans les cinquantièmes il n'est pas question de dormir là.
L'avantage de cette position c'est qu'au moindre faseyement des 450 mètres carrés, je suis immédiatement réveillé et opérationnel. Je tiens d'autant plus à mes deux spis que pour la remontée de l'Atlantique sud ils vont m'être très utiles. Beaucoup plus qu’ils ne l’ont été dans l'extrême sud où je n'ai fait que très peu de portant... surtout par brise légère « spiable ».
J'ai maintenant pile 21 jours d'avance (3 semaines) sur Philippe Monnet qui au bout de 109 jours était par 31°05’S / 37°40’E à 1003 milles de Bonne Espérance. De plus, comme il était encore très nord, ma distance au Cap est plus courte. Inutile de vous dire que tout ça, c'est bon pour le moral qui est au beau fixe, comme la météo !
A demain.
JL VDH
PS. Je profite de ce carnet de bord pour saluer avec beaucoup d’enthousiasme la magnifique performance de Francis Joyon !
Journée du doudou d'Anne GLADEL, une fort jolie poupée miniature "Nanou" heureusement dotée d’un grand chapeau de paille car il fait soleil aujourd'hui !
lundi 2 février 2004
Bonjour,
L'écart recommence à se creuser avec Philippe Monnet et cela me donne un moral du tonnerre ! Bien sûr, aujourd'hui j'ai ralenti un peu au passage du front et j'ai fait pas mal de près. Je ne vais tout de même pas faire 300 milles tous les jours dans ce sens ! Mais je grignote un peu quotidiennement et ce n'est pas fini car la progression de mon prédécesseur n'est pas terrible cette semaine.
Ce matin, j'ai découvert un joli calamar sur le pont. Certes, ce n'était pas un calamar géant, mais quand même une bonne quinzaine de centimètres, une taille suffisante pour passer à la casserole en accompagnement d'un risotto de fruits de mer. On me demande parfois si je pêche. Non, pas ici, mais c'est sûr que, lorsque je vais arriver dans les alizés de SE, je vais ressortir mon attirail pour essayer d'attraper une dorade coryphène.
Hier soir, j'ai profité d’un coucher de soleil magnifique. Les rayons descendaient sur la mer à travers les nuages et je croyais revoir les images pieuses de ma jeunesse qui symbolisaient une apparition divine. C'était très beau !
A demain.
JL VDH
Journée du doudou de KINEDO embarqué à bord d’Adrien par Idée d’image.
L'écart recommence à se creuser avec Philippe Monnet et cela me donne un moral du tonnerre ! Bien sûr, aujourd'hui j'ai ralenti un peu au passage du front et j'ai fait pas mal de près. Je ne vais tout de même pas faire 300 milles tous les jours dans ce sens ! Mais je grignote un peu quotidiennement et ce n'est pas fini car la progression de mon prédécesseur n'est pas terrible cette semaine.
Ce matin, j'ai découvert un joli calamar sur le pont. Certes, ce n'était pas un calamar géant, mais quand même une bonne quinzaine de centimètres, une taille suffisante pour passer à la casserole en accompagnement d'un risotto de fruits de mer. On me demande parfois si je pêche. Non, pas ici, mais c'est sûr que, lorsque je vais arriver dans les alizés de SE, je vais ressortir mon attirail pour essayer d'attraper une dorade coryphène.
Hier soir, j'ai profité d’un coucher de soleil magnifique. Les rayons descendaient sur la mer à travers les nuages et je croyais revoir les images pieuses de ma jeunesse qui symbolisaient une apparition divine. C'était très beau !
A demain.
JL VDH
Journée du doudou de KINEDO embarqué à bord d’Adrien par Idée d’image.
dimanche 1 février 2004
Bonjour,
Ca y est, j'ai passé le cap des 2O jours d'avance après avoir longtemps stagné à 18 jours ! Il faut dire que je viens de faire deux belles journées, hier à 306 milles aujourd'hui à 301 milles. J'ai eu un bon 20/25 noeuds qui m'a permis, sans forcer de tenir ces bonnes moyennes. En plus la météo des prochains jours paraît assez clémente et je vois l'Espérance tout au bout !
Hier soir, l'alarme du transpondeur s'est mise en marche pour me signaler la présence d'un radar dans le coin. Elle est branchée en permanence mais je l'avais oubliée. A part les oiseaux, les baleines et... Francis Joyon j'avais l'impression, depuis le Cap Horn, d'être tout seul dans cette partie désertique du monde. Le gros bateau de pêche tout éclairé m'a remis la civilisation en tête, les cargos qui vont avec et donc les risques de collision. Surtout à Bonne Espérance, il y a quelques bateaux qui passent par là.
Je garde de très bons souvenirs de l'Afrique du Sud lors de mes trois séjours de 86, 90 et 94 à l'occasion du BOC. J'espère bien voir la terre mais sans trop me rapprocher des plages. Il y a bien assez d'épaves dans ce coin là !
A demain
JL VDH
Week-end du doudou de Samuel Lague, un joli petit cerf.
Ca y est, j'ai passé le cap des 2O jours d'avance après avoir longtemps stagné à 18 jours ! Il faut dire que je viens de faire deux belles journées, hier à 306 milles aujourd'hui à 301 milles. J'ai eu un bon 20/25 noeuds qui m'a permis, sans forcer de tenir ces bonnes moyennes. En plus la météo des prochains jours paraît assez clémente et je vois l'Espérance tout au bout !
Hier soir, l'alarme du transpondeur s'est mise en marche pour me signaler la présence d'un radar dans le coin. Elle est branchée en permanence mais je l'avais oubliée. A part les oiseaux, les baleines et... Francis Joyon j'avais l'impression, depuis le Cap Horn, d'être tout seul dans cette partie désertique du monde. Le gros bateau de pêche tout éclairé m'a remis la civilisation en tête, les cargos qui vont avec et donc les risques de collision. Surtout à Bonne Espérance, il y a quelques bateaux qui passent par là.
Je garde de très bons souvenirs de l'Afrique du Sud lors de mes trois séjours de 86, 90 et 94 à l'occasion du BOC. J'espère bien voir la terre mais sans trop me rapprocher des plages. Il y a bien assez d'épaves dans ce coin là !
A demain
JL VDH
Week-end du doudou de Samuel Lague, un joli petit cerf.
vendredi 30 janvier 2004
Bonjour,
Des tas de gens me demandent si je m'ennuie... alors voilà un exemple de mon oisiveté. La nuit dernière, 2 heures du matin (heure locale), le vent mollit et il pleut. Le front n'est plus très loin. J'ai encore solent et un ris, allez, du courage !
Je quitte mon chaud duvet, j’enfile mon ciré Cotten, mes bottes et je renvoie toute la grand voile. On passe ainsi de 8,5 à 10,5 nœuds. Déshabillage et je regagne mes pénates encore tièdes.
3 heures 30, ça mollit toujours. Je renvoie le génois après la cérémonie enfilage de l'"Abri du Marin" ! Là, je ne peux plus renvoyer autre chose mais avec le front, le vent qui est WNW va tourner au SW. Comme il faut veiller et que le jour ne va pas tarder à se lever, je décide de prendre mon petit déjeuner.
4 heures 10, je déguste mon thé tout chaud accompagné comme tous les jours de "Petit Lu" tartinés de confiture. 4 heures 20, là il pleut vraiment beaucoup, c'est le front qui arrive et le vent tourne. Je vais chercher la bastaque sous le vent, puis je vire de bord en aidant le génois à passer de l'autre côté car par petit temps l'enrouleur de solent l'en empêche. C'est reparti au près à 8 noeuds sur l'autre bord.
5 heures, le vent continue sa rotation vers le sud et il faut régler le pilote. Puis, oh joie ! On commence à débrider. Le vent forcit. 7 heures, ça y est le vent est établi au SSE. Comme c'est bon de pouvoir poursuivre sa nuit tout en marchant à 12 nœuds !
A dimanche.
JL VDH
Journée du doudou de la société Ami Lenglart embarqué à bord d’Adrien par Idée d’image.
Des tas de gens me demandent si je m'ennuie... alors voilà un exemple de mon oisiveté. La nuit dernière, 2 heures du matin (heure locale), le vent mollit et il pleut. Le front n'est plus très loin. J'ai encore solent et un ris, allez, du courage !
Je quitte mon chaud duvet, j’enfile mon ciré Cotten, mes bottes et je renvoie toute la grand voile. On passe ainsi de 8,5 à 10,5 nœuds. Déshabillage et je regagne mes pénates encore tièdes.
3 heures 30, ça mollit toujours. Je renvoie le génois après la cérémonie enfilage de l'"Abri du Marin" ! Là, je ne peux plus renvoyer autre chose mais avec le front, le vent qui est WNW va tourner au SW. Comme il faut veiller et que le jour ne va pas tarder à se lever, je décide de prendre mon petit déjeuner.
4 heures 10, je déguste mon thé tout chaud accompagné comme tous les jours de "Petit Lu" tartinés de confiture. 4 heures 20, là il pleut vraiment beaucoup, c'est le front qui arrive et le vent tourne. Je vais chercher la bastaque sous le vent, puis je vire de bord en aidant le génois à passer de l'autre côté car par petit temps l'enrouleur de solent l'en empêche. C'est reparti au près à 8 noeuds sur l'autre bord.
5 heures, le vent continue sa rotation vers le sud et il faut régler le pilote. Puis, oh joie ! On commence à débrider. Le vent forcit. 7 heures, ça y est le vent est établi au SSE. Comme c'est bon de pouvoir poursuivre sa nuit tout en marchant à 12 nœuds !
A dimanche.
JL VDH
Journée du doudou de la société Ami Lenglart embarqué à bord d’Adrien par Idée d’image.